Algérie: les étudiants mobilisés contre un 5e mandat de Bouteflika
Les étudiants algériens, notamment dans la capitale Alger, se mobilisent à leur tour ce mardi contre la perspective d'un 5e mandat du président Bouteflika, restant sourds à la demande du gouvernement de s'en tenir au seul verdict des urnes lors de la présidentielle du 18 avril.
En annonçant le 10 février sa décision de briguer un 5e mandat, le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 1999, a mis fin à de longs mois d'incertitude, mais a aussi déclenché une contestation inédite depuis des années de par son ampleur nationale, sa mobilisation et ses slogans visant directement le chef de l'Etat et son entourage.
Mardi matin, environ 500 étudiants se sont à leur tour regroupés aux cris de "Non au 5e mandat!", "Bouteflika dégage!", "Algérie libre et démocratique", à l'intérieur de la "fac centrale".
Les agents de sécurité de l'université ont cadenassé les grilles pour empêcher les étudiants de sortir, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Policiers et étudiants sont des frères", ont aussi crié les étudiants aux membres des forces de l'ordre -- certains arborant casques et boucliers anti-émeutes--, déployés en nombre dans la rue, de l'autre côté des grilles. De nombreux étudiants ont brandi des drapeaux algériens.
"Pour éviter la confrontation avec la police, les étudiants de plusieurs facultés d'Alger ont décidé de se rassembler dans l'enceinte de l'université", a expliqué à l'AFP Raouf, étudiant en master de journalisme, qui n'a pas donné son nom de famille.
"Les policiers n'ont pas le droit d'entrer" dans les universités, a-t-il rappelé.